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Production

Améliorer la performance industrielle grâce au Lean Six Sigma : un projet exemplaire dans la production de livres

Dans le monde de la production industrielle, la ponctualité, la qualité et la productivité sont des leviers essentiels pour maintenir la confiance des clients. L’un des défis majeurs rencontrés par de nombreuses entreprises réside dans la maîtrise des retards et des inefficacités de production.
Récemment, un de nos clients a mené avec succès un projet Lean Six Sigma en suivant la méthodologie DMAIC (Define, Measure, Analyze, Improve, Control), visant à améliorer la productivité de sa ligne de production de livres. Ce projet illustre parfaitement la puissance du Lean Six Sigma lorsqu’il est appliqué avec rigueur, esprit d’équipe et engagement.


1. Contexte et enjeux

Tout a commencé par une situation critique : des retards successifs dans la livraison des commandes avaient entraîné des annulations de commandes et un risque réel de perte de contrats. Les répercussions économiques étaient importantes et la direction a décidé d’agir rapidement.
L’objectif était clair : augmenter la productivité de la ligne de production “Binder/Trimmer” — une étape clé dans la fabrication des livres — pour passer de la production existante à 20 000 livres par jour.

Mais au-delà de cet objectif chiffré, il s’agissait surtout d’un projet de transformation culturelle : impliquer le personnel, responsabiliser les opérateurs et instaurer une démarche d’amélioration continue durable.


2. La méthodologie DMAIC

2.1. La phase Définir : cadrer le problème et mobiliser l’équipe

La première étape décisive du projet a été le fort soutien de la direction de la production. Celle-ci a non seulement validé le projet, mais a également montré à toutes les parties prenantes l’importance stratégique de cette initiative pour l’entreprise. Grâce à cette implication visible et constante, le projet a bénéficié dès le départ d’une légitimité solide et d’un alignement clair avec les objectifs de l’organisation.

Dans la continuité de ce soutien, le responsable de projet a constitué une équipe pluridisciplinaire regroupant :

  • des opérateurs expérimentés, connaissant parfaitement les équipements et les réalités du terrain,
  • des analystes de données, chargés d’exploiter les indicateurs de performance,
  • et le directeur de production, garant de la cohérence stratégique et du suivi des résultats.

L’un des facteurs clés du succès a été l’adhésion de l’équipe dès les premières étapes. Le leader du projet a su expliquer les bénéfices concrets de la démarche pour chacun : amélioration du confort de travail, réduction des efforts physiques, valorisation des compétences et contribution directe au succès global de l’entreprise.


2.2. La phase Mesurer : comprendre les faits avant d’agir


L’équipe a commencé par élaborer un plan de collecte de données afin de mesurer la cadence actuelle de la ligne. Avant de lancer la collecte, le système de mesure a été validé à travers une étude MSA (Measurement System Analysis), garantissant la fiabilité et la précision des données. Une fois ce système validé, les données ont été recueillies sur plusieurs semaines pour établir la performance de base du processus, c’est-à-dire le niveau sigma actuel.

Cette première évaluation a permis d’avoir une vision claire de la situation initiale et de définir un objectif d’amélioration ambitieux mais réaliste pour le projet.


2.3. La phase Analyser : aller à la racine du problème

Une fois la performance de base connue, l’équipe est passée à l’analyse en profondeur des causes des gaspillages et des inefficacités.
La première étape de cette phase a été la réalisation d’une cartographie de la chaîne de valeur (VSM). Cet outil clé du Lean a permis de visualiser les flux, détecter les gaspillages de temps et identifier les zones critiques à optimiser.

Ensuite, pour comprendre les origines exactes de ces gaspillages, l’équipe a organisé plusieurs séances de brainstorming collaboratif et utilisé le diagramme d’Ishikawa (causes-effets). Cet outil a permis de structurer les hypothèses selon les grands axes : méthodes, machines, main-d’œuvre, milieu, matériaux et mesures.

Au départ, certaines analyses manquaient de rigueur et comportaient une part de subjectivité. Pour y remédier, le chef de projet a fait appel à des opérateurs expérimentés afin d’apporter leur expérience terrain. Cette approche a permis d’obtenir une analyse plus réaliste et plus précise des causes racines, facilitant ainsi la préparation des actions d’amélioration à fort impact.


2.4. La phase Améliorer : de l’analyse à l’action

Une fois les causes principales clairement identifiées, l’équipe s’est concentrée sur le développement et la mise à l’essai de solutions ciblées.
Plusieurs idées d’amélioration ont été générées, évaluées selon leur faisabilité et leur impact potentiel, puis testées sur une zone pilote afin de valider leur efficacité avant tout déploiement global.

Les actions mises en œuvre lors de cette phase ont principalement porté sur :

  • La réduction du temps d’attente entre les étapes de production grâce à une meilleure coordination entre les postes de travail,
  • La réorganisation de l’espace de production pour améliorer la fluidité des flux de matériaux,
  • L’optimisation des réglages et de la maintenance des machines afin de diminuer les pannes récurrentes,
  • La formation ciblée des opérateurs aux outils Lean Six Sigma pour renforcer leur autonomie et leur capacité à maintenir les gains obtenus.

Les résultats observés sur le pilote ont confirmé le fort potentiel des solutions proposées. Après validation des tests, l’équipe s’est préparée au déploiement complet et à la standardisation des nouvelles pratiques, étapes qui seront finalisées lors de la phase suivante.


2.5. La phase Contrôler : valider et pérenniser les résultats

La phase de contrôle a marqué la validation officielle et le déploiement total des solutions sur l’ensemble de la ligne de production.
Le chef de projet et la direction de la production ont supervisé la mise en œuvre complète des actions validées lors du pilote, tout en s’assurant que chaque équipe disposait des ressources et des compétences nécessaires pour appliquer durablement les nouvelles pratiques.

Pour garantir la stabilité des gains, des cartes de contrôle et des indicateurs de suivi (Y et X) ont été instaurés afin de surveiller en continu la production, les arrêts de ligne et la performance globale du processus.
Des revues régulières et des plans de contrôle standardisés ont été intégrés aux routines de travail, assurant la pérennité des améliorations et la prévention de tout retour en arrière.

Grâce à cette approche rigoureuse, la ligne de production a atteint un niveau de performance durable, avec une production de 21 000 livres par jour et une économie annuelle estimée à 319 896 €, confirmant la réussite du projet et la solidité du système d’amélioration mis en place.


3. Les enseignements du projet

Trois leçons majeures ressortent de cette expérience :

  1. L’analyse des processus : une compréhension précise du flux de production est la base de toute amélioration durable.
  2. La gestion du changement : impliquer les opérateurs, écouter leurs craintes et valoriser leurs idées sont des leviers puissants pour surmonter les résistances.
  3. La collaboration en équipe : une équipe pluridisciplinaire et engagée est le véritable moteur du succès.

Ce projet a également mis en lumière l’importance de la communication continue et de l’écoute active. En répondant aux préoccupations des membres de l’équipe, le chef de projet a instauré un climat de confiance qui a permis d’accélérer l’adoption des nouvelles méthodes.


4. Une réussite inspirante

Ce projet DMAIC est un exemple concret de la manière dont le Lean Six Sigma peut transformer les performances d’une entreprise.
En cinq mois seulement, l’organisation a pu :

  • Réduire les pertes liées aux arrêts de production,
  • Accroître la satisfaction client,
  • Renforcer la cohésion d’équipe,
  • Et générer des économies substantielles.

Il ne s’agit pas simplement d’un projet technique, mais d’une aventure humaine où la rigueur méthodologique et le leadership positif ont permis de créer un véritable élan d’amélioration continue.


5. Conclusion : une méthodologie au service de la performance durable

Ce projet illustre parfaitement la valeur ajoutée du Lean Six Sigma dans le contexte industriel africain. Il démontre qu’avec la bonne méthodologie, le bon accompagnement et l’engagement du terrain, il est possible de transformer un défi en une opportunité stratégique.


Chez Amine Group nous accompagnons les entreprises à chaque étape de leur transformation.
Que vous soyez une PME ou un grand groupe industriel, nos formations et nos accompagnements sur mesure vous permettent de développer les compétences internes nécessaires pour atteindre l’excellence opérationnelle.

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